jeudi 19 décembre 2013

Maya Angelou : JE SAIS POURQUOI CHANTE L'OISEAU EN CAGE, Les Allusifs, 2008


Entre la petite fille de 3 ans voyageant en direction de l'Arkansas, accompagnée uniquement de son frère à peine plus âgé d'une année et la jeune fille de 17 ans qui accouche à San Francisco, il y a la ségrégation raciale, un hommage à trois femmes, un amitié sans faille pour son frère et la découverte et la prise de conscience de soi.

Malmenée par la vie, Maya réussit tout de même à se construire grâce d'abord à sa grand mère, personnage impressionnant que cette épicière Noire tenant le haut du pavé dans la petite ville de Stamps. 

"Dans l'autobus, elle pris un siège à l'arrière et je m'assis à côté d'elle. J'étais très fière d'être sa petite fille et certaine qu'un peu de son pouvoir magique avait déteint sur moi Elle me demanda si j'avais peur. Je me contentai de secouer la tête et m'appuyai sur son bras brun et frais. Aucun danger qu'un dentiste, surtout un dentiste noir, osât me faire mal, désormais. Pas avec Momma présente. Le voyage se déroula sans incident sauf que Momma passa son bras autour de moi, ce qui était de sa part un geste tout à fait inhabituel".

Une certaine Mme Flowers l'encourage à lire le plus qu'elle peut, mais aussi à ne pas avoir peur de s'exprimer car "les mots signifient plus que ce qui est écrit. Il leur faut la voix humaine pour leur infuser des nuances profondes".

Et puis il y a sa mère, si belle, si sûre d'elle, si indépendante, qui, si elle n'a pu empêcher le viol de sa fille à l'âge de 8 ans, n'hésitera pas, des années plus tard, à l'encourager à devenir la première Noire, receveuse dans le tramway de San Francisco. "La vie te donnera exactement ce que tu y apporteras. Mets tout ton coeur dans tout ce que tu fais, prie et puis attends".


Maya Angelou fait oeuvre d'autobiographie dans ce livre, qu'elle ne s'est décidée à écrire qu'à la quarantaine, après avoir milité tant par ses écrits, ses films et que dans ses reportages contre la ségrégation, mais aussi pour la liberté de chaque être humain.

Si le fonds ne pouvait que m'intéresser, je dois avouer que la forme m'a un peu lassée et que je ne l'ai lu que par petits bouts. Je ne me suis jamais sentie entraînée à passer à la page suivante, à la suite de l'histoire.  Je dirais que le propos a pris tout son sens et toute sa dimension qu'une fois arrivée à la fin du livre. Je ne sais si je lirai la suite "Tant que je serai Noire" ou si, je ne chercherai pas à mieux connaître cet auteur par ses autres oeuvres, notamment poétiques.

1 commentaire:

  1. Pourtant, quand tu en parles dans tes premières phrases, tu donnes envie de le lire...
    Je verrai donc, à l'occasion...

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