jeudi 21 avril 2016

Gilles Lapouge : BESOIN DE MIRAGES, Seuil, 1999


Voilà ce qui arrive lorsque ses premiers mirages on se les invente, assis à l'envers,  sur un strapontin de la voiture familiale qui file vers le sud, alors que l'on est regarde le nord !  Le regard porté sur les paysages, les gens, les lieux des futurs voyages en est profondément transformé.

Gilles Lapouge est l'un de ces "écrivains voyageurs" qui sait, à petite touche, nous faire partager ses découvertes, ses émotions, non pas à l'instant, mais après coup, au retour, au moment où il se remémore et où il "réinvente" ce qu'il a vu, ce qu'il en a retenu.

Un livre fort, intéressant, fort intéressant d'ailleurs, qui nous emmène du Sahara en Islande, en passant par l'Amazonie et les Alpes de Haute Provence. 

"A mon départ du Brésil, j'avais oublié ces garçons et ces filles, et leur jeu de cache-cache dans la brume, et il m'a fallu plusieurs mois pour les récupérer. J'ai de ces absences. Les choses dont je me souviens d'abord ne sont pas les plus intéressantes. Comme Petit Poucet, je serais mauvais : je perds mes cailloux et mes chemins. Jadis, j'aurais accusé l'esprit de l'escalier Maintenant, je me dis autre chose. Je me dis que chaque pays abrite beaucoup de pays. Les pays ce sont comme les caboclos, ce sont des métis. Chacun est fait de dix pays entrelacés, il faut es mois pour les désentortiller."

Ce que j'aime dans les livres de Gilles Lapouge, c'est que bien qu'érudit, il ne nous assomme pas de sa science, mais nous fait partager ces petits instants de bonheur avec légèreté, juste en passant et c'est un plaisir quasi physique que de voyager avec lui.

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