lundi 16 octobre 2017

Mario Vargas Llosa : LE REVE DU CELTE, Gallimard, 2010


Un roman passionnant qui m'a fait découvrir la vie de Roger Casement (1864-1916), diplomate britannique, qui, après avoir cru à la mission civilisatrice de la colonisation, notamment au Congo Belge, en a dénoncé la brutalité, l'esclavagisme et le racisme. Envoyé ensuite en Amazonie il en a ramené un rapport sur l'exploitation des autotochnes par l'industrie du caoutchouc. Revenu en Angleterre, il établit un lien entre la colonisation et la situation de son île natale, l'Irlande et s'engage dans la lutte pour l'indépendance. Il est condamné à mort, après avoir fait le pari que si l'Allemagne attaquait l'Angleterre, cette dernière serait affaiblie et ne pourrait pas résister à la poussée nationaliste irlandaise. La publication de ses journaux intimes, dans lesquels il relatait avec plus ou moins de fantasmes ses relations homosexuelles, a amplement influencé le refus de commuer sa peine de mort en détention à perpétuité.

"Dans ces circonstances, pensa Roger, les indépendantistes devaient rechercher la solidarité de l'Allemagne. Les ennemis de nos ennemis sont nos amis et l'Allemagne était le rival le plus caractérisé de l'Angleterre. En cas de guerre, une défaite militaire de la Grande-Bretagne ouvrirait une possibilité unique pour l'Irlande de s'émanciper. Ces jours-là, Roger se répéta bien des fois le vieux proverbe nationaliste : "Le malheur de l'Angleterre est le bonheur de l'Irlande."

Un roman dense, intéressant, qui nous fait voyager d'un continent à l'autre, mais aussi dans une période de l'histoire phagocytée par la grande guerre et que je connaissais, pour ma part, assez mal. 

Je ne m'attendais pas à voir ce type d'ouvrage sous la plume de Vargas Llosa dont j'avais surtout retenu la légèreté de ses écrits de jeunesse.

2 commentaires:

  1. Merci pour cet article, je découvre totalement cet irlandais !

    RépondreSupprimer
  2. Un personnage que je ne connaissais pas, moi non plus! Ton article me titille et donne envie de lire une fois encore Vargas Llosa!

    RépondreSupprimer